✅️ 17 AVRIL 1946 : LA RENCONTRE
La rencontre mémorable entre SERIGNE SALIOU et SERIGNE BÉTHIO s’est déroulée le 17 Avril 1946 dans le village de Tassète. Cet évènement marque le début du compagnonnage entre SERIGNE SALIOU et SERIGNE BÉTHIO, entre le Guide et son Serviteur. Cette date est à l’origine des immenses dons et bienfaits que SERIGNE SALIOU donna à SERIGNE BÉTHIO pour le plus grand profit de toute l’humanité. C’est cette fête que célèbrent, chaque année, les Thiantacônes de Yessal Gui sous l’égide de SOKHNA AIDA SALIOU THIOUNE.
Voici le récit hautement symbolique de cette rencontre, rapporté par Sokhna Bator Saliou Thioune, épouse de SERIGNE BÉTHIO :
« La rencontre du 17 Avril 1946 entre SERIGNE SALIOU et SERIGNE BÉTHIO s’est passée à Tassète. (…) Ainsi, une matinée de moisson, le CHEIKH étant avec son frère aîné Serigne Guilé Thioune, au champ de son père, aperçut une calèche de passage. A son bord, un homme vêtu de blanc avec une écharpe blanche enroulée autour de son chef déjà couvert d’un bonnet noir ; un homme majestueux, dont la pureté et la grandeur sont incommensurables ; un homme remarquable mais humble qui, au-delà de son héritage spirituel (fils de SERIGNE TOUBA), était le réceptacle même de la réalité de SERIGNE TOUBA.
A la vue de cet homme, le CHEIKH laissa tomber son sarcloir et accourut derrière la calèche, tel le fer au contact de l’aimant, attiré par une aura absolue. SERIGNE SALIOU qui l’aperçut, demanda au cocher de s’arrêter et lui fit : « dit au jeune homme de venir me saluer ». Le cocher s’arrêta et, s’adressant au CHEIKH, lui indiqua le nom de famille de SERIGNE SALIOU, parce que dans la tradition culturelle sénégalaise, il est d’usage de prononcer le nom de famille des dignitaires, en guide de révérence, durant les salutations : « C’est Mbacké ! ». SERIGNE SALIOU dialogua ainsi avec l’enfant :
Comment t’appelles-tu ?
(CHEIKH) BÉTHIO.
Où habites-tu ?
Dans le village que vous venez de traverser, Tassète.
Et celui-là qui est resté dans le champ, qui c’est ?
Mon grand frère Guilé.
Tu connais la maison de Baye Isma Diouf (se trouvant à Tassète même)
Oui
Je vais au village voisin (Keur Cheikh Madiop) mais, ce soir, je serai de retour à Tassète, chez Baye Isma Diouf ; venez dans la soirée m’y trouver, ton frère et toi.
De retour dans les champs, le CHEIKH et son frère Guilé, demandèrent à leur père la permission d’aller rejoindre « le marabout » Mbacké-Mbacké. Leur père qui était d’une sévérité connue dans l’éducation de ses enfants, leur interdisait de sortir à cause des jeux puérils et dangereux auxquels s’adonnaient les enfants de la contrée.
Alors qu’ils s’attendaient à un refus, il leur rétorqua que ces marabouts Mbacké-Mbacké étaient réputés pour leur sainteté et qu’ils pouvaient y aller.
Répondant donc à l’invitation, SERIGNE BÉTHIO et son grand frère trouvèrent SERIGNE SALIOU en compagnie d’une assemblée de dignitaires mourides, en train de faire du thé dit Wassalit. Ils s’assirent parmi l’assemblée. Les convives, qui connaissaient les vertus et les faveurs attachées à une tasse de théfait des mains de l’illustre dépositaire de SERIGNE TOUBA, s’attendaient à découvrir qui d’entre eux aurait l’insigne honneur de recevoir la première tasse, signe d’élection et de privilèges divins. SERIGNE SALIOU leva cette première tasse tant sollicitée, esquiva les mains de convoitise tendues, ouvrant ainsi une brèche qui, à son bout, révéla le destinataire : l’enfant de Sokhna Bambi Thiam et Baye Couly Thioune, SERIGNE BÉTHIO.
Cet acte posé par le GUIDE mouride créa l’étonnement général dans l’assemblée composée de disciples mourides de longue date, respectés de par leur expérience dans la voie. En effet, comment un jeune enfant peut-il attirer autant l’attention du GUIDE devant cette auguste assemblée de sages, de vieux mourides, alors qu’il ne l’a rencontré que quelques heures auparavant ? Par sa subtilité communicative, SERIGNE SALIOU avait fait de ces dignitaires, sans conteste, les témoins d’une élection divine ! Ainsi, faut-il comprendre que ce garçon n’était pas seulement un enfant, mais l’ÉLU, le SERVITEUR. Et c’est ce que SERIGNE SALIOU a toujours montré : c’était lui le CHOISI ! (…)
Cette soirée du 17 Avril 1946, SERIGNE SALIOU avait fait préparer en l’honneur du CHEIKH et de son frère, du thiéré watabor (couscous concocté le jour même accompagné de la viande provenant d’un animal licite fraîchement abattu). Il avait, comme pour la tasse de thé énigmatique, tenu à servir son jeune invité et son frère, de ses mains bénies et, demanda à ce que personne de s’avisât à partager l’écuelle qu’il leur avait réservée. Après qu’ils eurent fini de manger, le sommeil les gagna. Ils laissèrent ainsi leur hôte discuter avec l’assistance et s’endormirent sur les nattes étalées à même le sol. Mais quant l’assemblée se dispersa, SERIGNE SALIOU ne les réveilla point ; il resta toute la nuit dans la cour de la maison de Baye Isma Diouf, à veiller sur ses deux invités, jusqu’au petit matin. N’est-ce pas révélateur, autant d’affinité et d’attention, un premier jour de rencontre, pour un petit bout de bois de Dieu, de surcroît, un « inconnu » ?
DIEU a dit dans le Coran : « Je parle à ceux qui réfléchissent ». ( …)
Cette rencontre signe le début d’un compagnonnage unique entre SERIGNE SALIOU et SERIGNE BÉTHIO, une relation d’amour indéfectible entre le GUIDE et son SERVITEUR. Chaque 17 Avril est l’occasion pour SOKHNA AIDA SALIOU THIOUNE et les disciples de rendre grâce pour la multitude de bienfaits dont ils ont bénéficié grâce à cette rencontre. Rendons grâce à SERIGNE SALIOU !
Source: « Serigne Béthio, le Serviteur éteint en son Seigneur », Sokhna Bator Thioune, Edition l’Harmattan Sénégal, 2016
✅️ DONS OFFERTS PAR SERIGNE SALIOU A SERIGNE BETHIO
Les privilèges offerts par Serigne Saliou à Serigne Béthio sont innombrables et nous n’en citerons que quelques uns. Serigne Saliou élève Serigne Béthio au rang de “Serigne” le 11 janvier 1983 : “Toute personne voulant m’être agréable ou s’estimant devoir se conformer à mes recommandations ne devra plus appeler Béthio Thioune sans faire précéder son nom et son prénom du titre de Serigne”.
Puis, Serigne Saliou confère le titre de Cheikh à Serigne Béthio en 1987 : “Je fais de toi ce qu’on appelle un Cheikh” et lui donne le ndiguel d’accepter les pactes d’allégeances. Serigne Touba a souligné que : “Là où je consacre le titre de Cheikh, je n’y ai pas vu de trace d’un élu de DIEU.” Serigne Saliou déclare quant à lui que la nature de son “Cheikh” ne peut être connu. Il ajoute : “Un seul et unique secret divin est descendu chez moi. Quand je me suis retourné je n’ai vu ni fils, ni parent, ni disciple. Seul toi était là, à toi seul je l’ai donné.” Serigne Béthio devient ainsi l’unique Cheikh contemporain de la voie mouride, le dernier Cheikh élevé par Serigne Touba datant de 1912. Quand Serigne Saliou élève Serigne Béthio à ce grade, alors qu’il n’est pas encore khalif des mourides, il le fait au vu et su de tous. Après l’avoir sacré Cheikh, il lui demande de se rendre chez les fils de Serigne Touba : Serigne Abdoul Ahad, Serigne Abdou Khadr, Serigne Souhaibou et Sokhna Maï pour qu’ils prient pour lui. Serigne Mourtalla lui rend visite personnellement. Ils apprécient tous l’oeuvre de Serigne Saliou en Serigne Béthio.
Serigne Saliou dit à Serigne Béthio le 19 septembre 1990, lors de la nuit de Laylatoul Khadr, que “Celui qui te voit va ou qui te connaît va au Paradis.” Serigne Béthio demande à Serigne Saliou : “O Mbacké, qu’ai je fait pour mériter cela ?” “Serigne Touba t’a agréé d’une manière dont il n’a jamais agréé personne” lui répondit-il. Afin de répandre la miséricorde de Serigne Saliou, Serigne Béthio ira proclamé ce bienfait à la radio nationale sénégalaise. Il octroie également le “mbayala” à Serigne Béthio, ses frères et soeurs et ceux qui se rattachent à lui. Le mbayala est complexe, un de ses degrés est que la personne qui le possède ne peut plus enfreindre la loi de DIEU.
Serigne Saliou déclare que qui fait allégeance au Cheikh Béthio a l’agrément de DIEU, le 4 novembre 2003 et affirme : “Ceux qui te font allégeance, en vérité, font allégeance à ALLAH. Au moment de sceller le pacte, c’est la main d’ALLAH qui est au-dessus de la leur.” Il cite alors la sourate 48 verset 18 : “DIEU a accordé l’agrément divin à ceux qui ont prêté serment d’allégeance sous l’arbre”. Il fait donc allusion aux pactes d’allégeances que firent certains compagnons au Prophète lui-même, à Houdaybia, et qui leur valurent d’obtenir l’agrément divin. L’agrément permet d’accéder, au-delà du Paradis, à DIEU lui-même. Il est un don du SEIGNEUR et ne peut être obtenu par les oeuvres.
Serigne Saliou lui confère également le Dawamou Choukry, la capacité de rendre grâce en tout temps et toutes circonstances. Il lui dit que ces actes passés, présents et futurs sont agréés ; que tous ses souhaits sont exaucés ; que toutes ses nuits sont l’équivalent de la Nuit du Destin (Laylatoul Khadr) ; que là où il séjourne devient Touba ; qu’en cette époque, nul ne lui est plus éminent auprès de DIEU… Les dons offerts par Serigne Saliou à Serigne Béthio sont innombrables et sont pour la plupart occultés.
Un oeil averti considérera que les dons que Serigne Saliou a donné à Serigne Béthio sont en réalité des bienfaits à destination des être-humains. En accordant le Paradis à qui connaît ou voit Serigne Béthio, Serigne Saliou sauve l’humanité. En affirmant que qui fait son pacte d’allégeance à Serigne Béthio a l’agrément divin, Serigne Saliou fait accéder les talibés à l’Enceinte Scellée, la proximité divine. Les talibés qui suivent Serigne Béthio bénéficient du mbayala. Serigne Béthio a même offert le dawamou choukri à ses talibés, l’action de grâce éternelle. C’est pourquoi, pour répandre la miséricorde divine, Serigne Béthio a toujours porté à la connaissance du plus grand nombre les bienfaits qu’il détient par la grâce de Serigne Saliou.
✅️SERIGNE BETHIO, IDENTIFICATION SUPRÊME A SERIGNE SALIOU
Serigne Abdoul Ahad Mbacké a eu à témoigner sur Serigne Béthio. Ce fils de Serigne Touba, qui fut également le troisième Khalife de la confrérie mouride, décide de convoquer Serigne Béthio et lui dit : « DIEU m’a fait savoir qu’il n’y a que Serigne Touba dans ton cœur, et ton corps a été mélangé au sien et c’est son sang qui coule dans tes veines ». Serigne Béthio répond alors : « Merci Mbacké je rends grâce car, par ce que tu viens de dire, je réalise que Serigne Saliou est Serigne Touba car il n’y a que Serigne Saliou dans mon cœur ». Serigne Abdou Ahad ajoute alors : « Sache que tu n’es pas le seul qui le sait mais c’est ton devoir de le dire ». « Oh Cheikh Béthio, comment as-tu eu cette faculté de reconnaître Serigne Saliou, de faire focus que sur lui sans te soucier de qui que ce soit d’autre ? Sais-tu que celui qui œuvre pour moi, Serigne Abdoul Ahad, œuvre pour Serigne Touba, en conformité avec mon degré dans Serigne Touba, tandis que celui qui œuvre pour Serigne Saliou œuvre pour Serigne Touba à la mesure et au degré de Serigne Touba ?» Il atteste par ces mots que Serigne Saliou est bien le détenteur de la réalité de Serigne Touba et qu’il appartient à Serigne Béthio de le proclamer. Il confirme également que Serigne Béthio est le détenteur de la réalité métaphysique de Serigne Saliou.
Les propos de Serigne Abdoul Ahad Mbacké viennent confirmer ceux de Serigne Saliou Mbacké. En effet, ce dernier désigne son disciple Serigne Béthio comme ayant réaliser l’identification absolue avec sa propre réalité. Il le déclare à de nombreuses reprises : « Tu es moi, je suis toi. Se rattacher à toi revient à se rattacher véritablement à moi. Quiconque s’exécute, me dispensera des soucis ici-bas et dans l’au-delà, et me réconfortera ». Il affirme encore: “Faites de Cheikh Béthio votre principale préoccupation”.
Lorsqu’il investit Serigne Béthio “Cheikh”, il ajoute aussi : « Considère ta relation avec moi comme le rapport entre deux récipients d’eau dont on verserait du contenu de l’un dans l’un (en non l’autre !) à l’aide d’une écuelle et dont le transvasement laisse échapper quelques gouttes d’eau. On ne peut en connaître que l’équivalent de ces gouttes d’eau car ce que j’ai mis en toi n’est connu que de DIEU. » Un jour, Serigne Béthio informe Serigne Saliou que de nombreuses personnes lui sont défavorables et qu’il propose de modifier ses manières de faire si elles sont inappropriées. Serigne Saliou le rassure en lui répondant en retour : “Tu ne fais rien ni ne dis rien par ta propre volonté; ce que tu dis ou fais, c’est moi qui le dis ou le fais. Il n’y a ni passion profane, ni tromperie du bas-monde illusoir. Tes faits et dires procèdent tous de Serigne Touba”. Serigne Béthio a donc réalisé l’identification absolue avec Serigne Saliou, par la grâce de ce-dernier.