BIOGRAPHIE DE SRIGNE BETHIO

DES ORIGINES RURALES

Serigne Béthio Thioune est né vers 1940 à Mbour, plus précisément à Keur Samba Laobé. Son père Baye Couli Thioune et sa mère Sokhna Bambi Thiam sont d’origine guéwel, c’est à dire de la caste des griots. Il grandit dans le village de Tassète où il apprend le travail des champs.

17 AVRIL 1946 LA RENCONTRE SALVATRICE

C’est le 17 avril 1946 qu’il rencontre Serigne Saliou alors qu’il est au champ avec son frère Serigne Guilé. Serigne Saliou passe en calèche pour se rendre dans un de ses daaras (école musulmane d’enseignement religieux et d’initiation spirituelle). Âgé d’environ sept ans, le jeune paysan s’amuse à courir après la calèche. Serigne Saliou s’arrête alors et discute avec l’enfant avant de l’inviter à venir dîner le soir même. Serigne Béthio et son frère répondent présents à l’invitation.

LA FAMEUSE TASSE DE LA BÉNÉDICTION

A la stupéfaction générale, c’est au jeune Serigne Béthio que Serigne Saliou tend la première tasse de thé, le « wassalit », parmi une assemblée de sages notables âgés. Ce geste est révélateur des immenses privilèges dont Serigne Saliou va par la suite honorer son talibé. Serigne Béthio devient le disciple de Serigne Saliou et effectue avec amour et promptitude les recommandations de son guide. Cette relation de service et d’amour fait jaillir des grâces sur Serigne Béthio tant sur le plan temporel que spirituel.

UN BRILLANT ÉLÈVE

Serigne Béthio entre peu de temps après, le 3 novembre 1947, à l’école française de Mbour où il va y exceller avec l’aide de Serigne Saliou. En 1955, il réussit son certificat d’études primaires et poursuit ses études au lycée moderne de Thiès (Lycée Malick Sy). Il obtient son BEPC (actuellement BFEM) en 1959, marquant une étape importante dans son parcours académique. Il poursuit sa scolarité au Lycée Faidherbe de Saint-Louis, avant de rejoindre le Lycée Van Vollenhoven, devenu Lycée Lamine Guèye, et un bref passage au lycée Delafosse de Dakar.

UN INSTITUTEUR ENGAGÉ

Après le Bac, il décide d’intégrer l’enseignement primaire en tant qu’instituteur adjoint. Il est affecté à Agnack, près de Ziguinchor, où il occupe le poste de chargé d’école pendant deux ans. En ⁠1965, il retourne exercer à Thiès à l’école des Champs de Course, avant de quitter le système éducatif pour des raisons politiques.

Serigne Béthio s’oriente ensuite vers la profession de délégué médical. Puis, il jette son dévolu sur le monde rural qu’il connaît bien. Engagé dans l’animation rurale, il gravit tous les échelons et devient directeur de l’animation rurale à Méwane puis inspecteur de l’expansion dans le Sine-Saloum, poste qu’il occupe pendant cinq ans. Il occupe ensuite le poste d’inspecteur de la jeunesse et des sports à Dakar.

UN HAUT FONCTIONNAIRE D’ÉTAT

En 1973, il réussit le concours d’entrée à l’École Nationale d’Économie Appliquée (ENEA) et en ⁠1976, il obtient son diplôme de l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) et devient administrateur civil principal de classe exceptionnelle (promotion Gabriel D’Arboussier).

Il entame alors une carrière dans la haute administration. Il devient d’abord administrateur de la commune de Diourbel pendant deux ans, où il exerce une influence importante sur le développement local. En 1977, il organise la première fête de l’indépendance du Sénégal à Diourbel, un événement historique hors de la capitale, présidé par le président Senghor. Cette initiative est saluée par le chef de l’État pour la qualité de l’organisation.

DÉCORÉ DE L’ORDRE NATIONAL DU LION

Puis il occupe la fonction d’administrateur de la commune de Kaolack pendant cinq ans, contribuant au développement de cette grande ville. Le 21 mars 1984, suite à un contrôle de gestion des comptes, il est décoré par la plus haute distinction sénégalaise, l’Ordre National du Lion, en reconnaissance de ses services civils et militaires.

En 1987, il est nommé conseiller de cabinet du Secrétaire de l’ancienne commune du Cap-Vert à Dakar, marquant une première dans l’histoire des collectivités locales sénégalaises. Il devient secrétaire général de la commune de Pikine, dans la région de Dakar, où il s’illustre dans la gestion des affaires locales. Puis, en tant que secrétaire général de la communauté urbaine de Dakar, il occupe un rôle clé dans la gestion urbaine.

PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ RURALE DE TOUBA A LA DEMANDE DE SERIGNE SALIOU

En 1996, alors administrateur civil de classe exceptionnelle, il fait valoir ses droits à la retraite, après trente-six ans de carrière administrative. Il est alors sollicité par Serigne Saliou Mbacké pour présider la communauté rurale de la ville de Touba, fonction qu’il occupe pendant cinq ans, contribuant au développement de la ville sainte.

FONDATEUR DE LA VILLE SAINTE DE MADINATOU SALAM

Enfin, sur le « ndiguel » (recommandation) de Serigne Saliou, il retourne vivre dans son village natal, à Keur Samba Laobé, près de Mbour. Il rebaptise cette ville Madinatou Salam et la développe en achetant et donnant des terres à ses « talibés ».

ECLIPSE TEMPORELLE MAIS PRÉSENCE ÉTERNELLE

Il s’éclipse le premier jour du mois de Ramadan, le 7 mai 2019. Mais pour ses disciples, il est plus que présent car détenteur de la lumière de Serigne Saliou qui ne s’éteint jamais.

SERIGNE BÉTHIO, UN « TALIBITÉ » RECONNAISSANT

Serigne Béthio a toujours rendu grâce à Serigne Saliou qu’il rend seul responsable de sa carrière fulgurante et déclare qu’il lui rendra toujours grâce.

Mais cette réussite terrestre spectaculaire s’accompagne d’une réalisation spirituelle effective. En effet, Serigne Béthio reste tout au long de sa vie fidèle et aimant envers son Guide. Ses hautes prestigieuses et sa carrière dans la haute administration n’ébranlent pas sa foi. Au contraire, elles la confirment.

EXCECUTION DES « NDIGUELS »

Sur le « ndiguel » (recommandation) de Serigne Saliou, il célèbre le Magal, le Gamou (le jour de la naissance du Prophète) et le 17 Avril (le jour de sa rencontre avec Serigne Saliou). Il recommande à ses disciples d’apprendre les khassaïdes de Serigne Touba.

Toujours sur le « ndiguel » de Serigne Saliou, il célèbre des mariages et des baptêmes, construit les daaras (écoles d’enseignement religieuses et spirituelles) de Khelcom, réalise les campagnes de récolte de l’arachide, élève la majestueuse mosquée de Dianatoul Mahwa à Touba…

UN AMOUR INCONDITIONNEL POUR SERIGNE SALIOU

Il multiplie les “siars” c’est à dire les visites pieuses à Serigne Saliou. Il donne des “adiyas” à son guide, c’est à dire des cadeaux motivés uniquement par l’amour qu’il porte à Serigne Saliou, tels que des voitures, des maisons…

UN MOURIDE SADIKH

Il correspond à la définition même du mouride “sadikh” (c’est à dire de l’aspirant véridique), telle qu’enseignée par Serigne Saliou : “aimer son guide jusqu’à l’extinction, oeuvrer pour lui et en faire son sujet de conversation en tout lieu et en tout temps”.